dimanche 5 novembre 2017

L’affaire Guy Ouellette pour les nuls



Presque une tempête de neige sur l’autoroute en allant à mon billard, la pluie était tellement abondante et j’étais très nerveuse à conduire.

Au billard, j’ai joué comme un pied, mais je me suis bien amusée. J’étais contente de revoir des amis, quelques ptits nouveaux étaient présents et ils étaient pas mal cute.

Toute la semaine je me demandais bien en regardant la télé, kécéÇÀ l’affaire de l’UPAC????? J’étais même prête à prendre le téléphone pour demander à ma sœur May West si elle était au courant de kéquechose et de me l’expliquer comme un bon professeur… la politique à connait ça.

Finalement, Stéphane Laporte à la Presse m’a donné la réponse dans sa chronique et j'adore comment il explique les choses avec un tel bon sens et des mots qui me parlent.
En lisant son texte, maintenant, au moins, je sais que je ne comprends strictement rien, Marilou…Marilé.

Lolo la plus qu'imparfaite XX

 
L’affaire Guy Ouellette pour les nuls
Stéphane Laporte La Presse

La politique québécoise, en ce moment, ressemble à un épisode de Twin Peaks : on ne comprend rien, mais c’est bon.

Permettez-moi donc, à l’instar de plusieurs analystes, de vous expliquer l’affaire Guy Ouellette, puisque je n’y comprends rien autant qu’eux. Sinon plus.

Le 25 octobre, on apprend qu’un député du Parti libéral du Québec a été arrêté par l’UPAC, l’Unité permanente anticorruption. On est surpris et on ne l’est pas. Surpris, parce que c’est rare qu’un élu se fasse mettre la main au collet. Pas surpris, parce que ça devait bien finir par arriver. On se demande : c’est qui, c’est qui ? Guy Ouellette.

Guy Ouellette ? Eh ben. S’il y avait un député libéral qu’on croyait non corrompu, c’est lui. L’a-t-on arrêté à cause d’une enveloppe brune ? Non. Agression sexuelle ? Non. Possession de crack ? Non. Parce qu’il a volé un veston à L’Aubainerie ? Non plus. Alors pourquoi ? On ne sait pas. Comment ça, on ne sait pas ? Parce que.

Ce que l’on sait, c’est que curieusement, Guy Ouellette était président de la Commission des institutions qui scrutait le travail de l’UPAC. Et que l’UPAC scrutait les faits et gestes de Guy Ouellette. C’est fou comme on se surveille les uns les autres. Et tout ça avec nos taxes. Si l’UPAC est sur le cas de Ouellette, c’est parce qu’on le soupçonne d’être responsable des fuites médiatiques du projet Mâchurer. Le projet Mâchurer ?

Je sais, c’est un nom bizarre. On dirait le titre d’un Bob Morane ou d’une pièce de Robert Lepage. C’est plutôt le nom de l’enquête sur le financement illégal des partis politiques qui impliquerait l’ex-premier ministre Charest et le grand argentier du PLQ, Marc Bibeau. Pourquoi ça s’appelle l’enquête Mâchurer ? Fouille-moi. On aurait pu faire simple et appeler ça l’enquête Magouille, l’enquête Ristourne ou l’enquête Frisée. On a choisi Mâchurer. Qui signifie barbouiller de noir. Assez recherché comme terme.

On ne se doute pas à quel point les policiers sont des hommes de lettres. D’ailleurs, l’affaire Ouellette est, jusqu’à maintenant, un grand débat sémantique.
Les agents de Robert Lafrenière ont saisi le cellulaire d’une connaissance du député de Chomedey, le policier à la retraite, Richard Despaties, surnommé Pico, soupçonné d’avoir laissé filtrer des informations au sujet de Mâchurer. Ils ont envoyé un message texte à Ouellette, en se faisant passer pour Pico, et lui donnant rendez-vous d’urgence. Ouellette s’est présenté au rendez-vous. Pico n’était pas là. C’était Piquant. C’était l’UPAC. Et on ne sait pas trop pourquoi, l’UPAC a arrêté Ouellette. Peut-être pour l’empêcher de révéler un scandale impliquant l’Unité permanente. Peut-être pas.

Dans un discours historique à l’Assemblée nationale, Ouellette a dit que c’était un piège. Dans une conférence de presse aussi expéditive et obscure qu’un point de presse de Claude Julien après une défaite du Canadien de 7 à 0, les dirigeants de l’UPAC ont dit que ce n’était pas un piège, mais un appât. Nuance subtile.

Un piège, selon le dictionnaire, est un dispositif destiné à prendre morts ou vifs les animaux ou à les attirer en vue de la capture. Un appât, selon le même dictionnaire, est une pâture mise à des pièges pour attirer le gibier ou à des hameçons pour attirer le poisson. Bref, l’appât est dans le piège. Le piège est dans l’appât. L’arbre est dans ses feuilles. Marilon, marilé ! Franchement, on encule des mouches. Qu’on a sûrement dû piéger ou appâter avant.

Celui qui a volé le show dans cette histoire est le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon. Vous savez, le monsieur, quand on regarde les débats, qui dit : La parole est à… La parole est à… La parole est à….

On pensait qu’il ne savait dire que ça. On le voyait comme l’annonceur maison du Parlement. Le Michel Lacroix du Salon bleu. Ben non. C’est un orateur. Un de Gaulle de la Nouvelle-France.

Mardi, avant de dire « la parole est au député de Chomedey », il a fait un vibrant appel à la responsabilité des parlementaires et des policiers. En gros, les députés ne sont pas au-dessus des lois, mais si on les arrête, il faut savoir pourquoi. Sinon, le tort qu’on leur cause est irréparable. Il a eu cette formule accrocheuse visant l’UPAC : « Qu’on accuse ou qu’on s’excuse. »

Tout le monde a applaudi sa verve. Tout le monde, sauf le ministre Pierre Moreau qui trouve qu’on n’a pas à donner d’ultimatum à la police et qu’il faut la laisser faire sa job. Certains ont vu dans cette position une contestation du leadership du premier ministre Couillard, dont Moreau serait le dauphin. Je sais, ça s’en vient vraiment trop compliqué. Faudrait conclure avant d’avoir mal au cœur.

Le plus mêlant là-dedans, c’est que tout ça se passe entre libéraux. Un député libéral, qui laisserait filtrer des choses à propos de bonzes libéraux, se fait piéger ou appâter et doit quitter le caucus libéral. Un président de l’Assemblée, député libéral aussi, somme la police d’accuser ou de s’excuser. Et un ministre libéral s’y oppose.

Ce qui fait que, contre toute attente, les plus grands défenseurs d’un député libéral arrêté sont les membres de l’opposition. C’est le monde à l’envers.

Finalement, le gouvernement va probablement nommer un comité de surveillance pour surveiller l’UPAC qui a été créée pour surveiller ce que fait le gouvernement. Et le jour où le comité de surveillance de l’UPAC va déraper, on pensera régler le problème en nommant un comité de surveillance pour surveiller le comité de surveillance qui surveille l’UPAC qui surveille le gouvernement.

Marilon, marilé !

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