dimanche 6 août 2017

La fusion est-elle toxique ?


Comme toujours, les dimanches se suivent, mais ne se ressemblent pas.
 

J'aurais bien aimé jouer au billard aujourd'hui...mais bon, il n'y en a plus l'été, alors, afin de faire plaisir à Cybèle, j’ai décroché mes rideaux.
J’y vais mollo…mollo…quelques boites par-ci par-là se retrouvent avachies dans le milieu de mes pièces dans l’attente du jour J.

J’ai descendu quelques trucs et j’en ai profité pour faire le ménage de la valise de ma voiture, y était temps. 

Y a pas meilleur aérobie que descendre et monter toutes mes marches d'escalier...un excellent cardio.

La chaleur et l’atmosphère de mon appartement s’estompent pour laisser une toile blanche défraichie blessée par les nombreux clous au mur.  

Je commence déjà à visualiser les transformations que j’apporterai à mon nouveau logis. La Germaine en moi aura besoin de toute sa créativité avec Cybèle comme assistante, pour donner de la couleur et de la joie au décor. Je sens que l’ennui cet automne ira se cacher régulièrement. 

Quelques petites questions…
Est-ce que votre téléphone cellulaire se met à faire des frees games et du bruit, en ouvrant plusieurs  sortes d’applications, même s’il est fermé??? (j'ai l'impression que quelqu'un joue avec mon téléphone à distance et  je ne paranoïe pas… possibilité d'un virus )

Est-ce que les torches de sécurité de voiture que l’on plante dans l’asphalte sont encore utilisables après plus de quarante ans dans le fond d'une voiture????
J’attends vos réponses

Bon….je retourne scanner mon logis

Lolo la plus que parfaite XXX



La fusion est-elle toxique ?
Après avoir été célébrée pendant des siècles par la littérature romanesque, la fusion amoureuse est devenue synonyme d’impasse. À tort, car elle n’asphyxie pas forcément l’individu ni le désir. Sous certaines conditions, elle peut même être salutaire aux amants.
Hélène Fresnel

Pourquoi prôner la fusion à l’heure du couple « fissionnel », de la « déliaison » amoureuse, quand les psys recommandent à chacun des partenaires de préserver soigneusement son jardin secret et sa liberté d’action pour ne pas y perdre son identité ? Parce que peu d’amants y échappent, qu’elle reste pour beaucoup associée à des instants de profonde jouissance et de complétude, parce qu’on l’associe trop souvent aux extrêmes de la passion. Parce que la fusion nous offre la possibilité de nous transfigurer, d’être « divinement possédés d’une poussée de vaillance », expliquait déjà Platon dans Le Banquet ((Belles Lettres, “Classiques en poche”, 2010)).

Le désir de ne faire qu'un

Selon la philosophe et psychanalyste jungienne Marie-Laure Colonna, si le terme est stigmatisé, c’est d’abord parce qu’il est source de confusion. En psychanalyse, qui dit « fusion » dit le plus souvent « inconscients indifférenciés », ce qui peut mener à la catastrophe : « Quand c’est le cas, il risque d’y avoir beaucoup de violence. Car dans ces couples, les identités de chacun ne sont pas clairement constituées. L’estime de soi, la confiance en soi ne sont pas suffisamment solides. » L’autre est envisagé comme un pansement, ou un objet avec lequel nous désirons ne faire qu’un. C’est une volonté d’emprise sur lui qui est le signe d’une grande immaturité, éclaire Marie- Laure Colonna : « Celui qui souhaite se fondre a 6 mois psychiquement. Il est au stade préoedipien du nourrisson et prend l’autre pour un biberon. Mais la fonction du couple n’est pas que l’un soit le thérapeute de son amant. Sinon, celui qui rassure s’installe dans un rapport relevant de la toute-puissance cachée. C’est une relation de type mère-enfant. » Il s’ensuit généralement des mouvements incessants d’attraction et de répulsion de part et d’autre. Cette fusion effectivement toxique concerne souvent des jeunes couples, des adolescents ou des grands immatures. L’histoire s’achève généralement assez vite, car l’élan premier est suivi d’un autre, « défusionnel ». C’est normal, rappelle Marie-Laure Colonna, « l’être humain n’est pas fait pour tenter de se fondre dans un autre d’une manière béate et inconsciente ».


La fusion conduit à une alchimie réussie quand nous n’attendons pas tout de l’autre. Quand nous ne prenons pas congé de nous-même, quand nous ne sommes pas dans une logique d’exclusivité, voire dans une tentation de dévoration de l’autre. C’est malheureusement ce qui se passe lorsque nos fantasmes font de lui l’incarnation de notre idéal. « Nous devons nous interdire de devenir l’idéal de l’autre […]. Nous l’induisons en erreur et l’éloignons de lui-même », notait déjà le philosophe Friedrich Nietzsche (In Fragments posthumes sur l’éternel retour : 1880-1888 de Friedrich Nietzsche (Allia, 2006)). Cette citation est reprise par le philosophe et psychanalyste Umberto Galimberti (In Qu’est-ce que l’amour ? (Payot, 2008)) pour expliquer comment la fusion dessert parfois son objectif essentiel et éloigne plutôt qu’elle ne rapproche les amants : « Dans une relation d’amour, on ne peut s’ensevelir dans le “nous” comme dans une tombe. Le point de départ doit être la reconnaissance de nos différences, la volonté de sauvegarde de l’identité de chacun », ce qui mène à « un entraînement de l’autre vers soi ».

Ni sacrifice ni possession

L’Aventure du couple aujourd’hui, de Marie-Laure Colonna La philosophe et psychanalyste jungienne explore, au fil de ses séminaires, la vie psychique des amants, ce que sous-tendent les relations de couple et ce qui se joue secrètement dans nos relations amoureuses (Dervy, 2007).

Marie-Laure Colonna définit ce mouvement comme la fusion positive, dans le sens non du mélange de deux opposés, mais d’une union de deux êtres différenciés : « C’est un chemin d’initiation et non pas une vampirisation de celui que nous aimons. Les partenaires sont mûrs. Ils se sont construits ensemble dans un même cheminement, qui peut d’ailleurs ne pas s’être fait au même moment. Souvent, l’un devient “adulte” avant l’autre et doit faire des concessions avec un partenaire trop dépendant. Mais ce chemin d’un seul finit par pacifier l’autre. Cela prend du temps. Souvent plus de six mois. » Capables d’exister par eux-mêmes, les « heureux fusionnels » ont une capacité de solitude interne qui participe de leur équilibre. Ils ne s’inscrivent ni dans une logique sacrificielle, ni dans la tentation de la possession, ne demandent pas non plus à leur compagnon d’être leur raison d’être, d’incarner le sens de leur vie. Le tragique du romantisme et les conceptions mortifères du sentiment, généralement associées à la fusion, leur sont étrangers. Aucun ne se sert de l’autre comme sédatif ou anxiolytique destiné à le délivrer de ses angoisses existentielles. En tout cas, pas systématiquement, précise Marie- Laure Colonna : « Bien sûr que dans la fusion, l’amant soutient l’autre, mais il l’aide d’abord à être ce qu’il est. Et dans une juste mesure. Car c’est le dosage qui fait le poison. » Fusionner reviendrait ainsi à la définition d’exister donnée par Jean-Paul Sartre dans L’Âge de raison (Les Chemins de la liberté, vol. I, (Gallimard, “Folio”, 1976) : une envie, un plaisir de « se boire sans soif ».

La fusion dure-t-elle trois ans ?

Impossible de rester dans une logique fusionnelle, prétendent certains biologistes. L’afflux d’hormones, comme l’adrénaline, l’ocytocine ou la dopamine, cesserait d’agir une fois passé le cap des trois premières années, temps suffisant à « élever » un enfant. « La répétition, l’excès de présence et l’habitude aboutissent généralement à l’extinction du désir », confirme le biologiste Jean-Didier Vincent dans sa Biologie des passions (Odile Jacob, 2009).. Il existe bien une chimie du dialogue amoureux, mais bien souvent, au fil du temps, le cerveau finit par s’accoutumer aux hormones libérées « en excès ou de façon ininterrompue […] par l’amour. Il se produit alors une désensibilisation ». Cela dit, nuance Jean-Didier Vincent, « l’état amoureux […] peut durer une heure ou une éternité, iceberg de chimie et d’imaginaire ».

« Pour nos amis, nous sommes “Luc-et-Hervé” »

Luc, 42 ans, coach en bien-être
« J’avais 18 ans quand j’ai rencontré Hervé, et nous vivons en couple depuis plus de vingt ans. Aujourd’hui, nous avons créé une société, ce qui nous conduit à être ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre. De temps en temps, cela me pèse, car j’ai un côté plus indépendant qu’Hervé. Mais quand je prends une demi-journée pour moi, j’ai un manque terrible. En fait, c’est plus l’idée de la liberté qui me plaît que sa réalité… Nous avons les mêmes goûts – les voitures, la mer, le ski –, et quand ce n’est pas le cas, chacun fait l’effort de comprendre ceux de l’autre. Hervé m’accompagne aux concerts, par curiosité pour ce que j’aime, tout comme je vais voir des spectacles de danse, car il a été danseur professionnel. Pour nos amis, nous sommes Luc-et-Hervé, une entité : quand l’un est absent, il y a comme un vide. Lorsque nous allons dans une soirée, même si nous discutons chacun de notre côté, nous nous rendons compte après que nous leur avons raconté la même chose ! Nous sommes très différents, mais nous nous complétons : je suis fonceur, bordélique, Hervé est calme, rationnel, il m’évite souvent d’aller à la catastrophe. Et puis, nous nous engueulons beaucoup. C’est comme un gros orage, qui ne dure pas et nous rafraîchit ! De mes frères et soeurs, j’ai le record de longévité du couple… La preuve que la fusion n’est pas si toxique ! L’avenir ? Je nous vois comme un vieux couple qui se chamaille, mais où chacun prend soin de l’autre. »

« Nous nous sommes laissés des libertés sexuelles »

Hervé, 52 ans, coach en bien-être
« Nous nous sommes laissé des libertés sexuelles » « J’ai dix ans de plus que Luc. Quand je l’ai rencontré, j’avais déjà vécu en couple, mais pas du tout fusionnel. Avec lui, c’est vraiment un amour fort, au sens complet du terme. Nous ne nous quittons presque jamais. Personnellement, j’ai beaucoup de mal à rester seul. Peut-être parce que je suis fils unique, avec des parents très pesants, qui ont toujours essayé de m’emmener vers une autre vie que la mienne. Cela aurait pu me donner des envies de liberté, mais non, je ne sais pas décider tout seul, j’hésite, je me demande toujours si je fais le bon choix. La vie à deux me rassure beaucoup. Et puis, Luc m’apporte l’énergie et la légèreté qui me manquent. Nous nous sommes laissé des libertés sexuelles, et ces aventures d’un soir n’ont jamais remis en question notre amour. Je dirais que nous sommes un couple fusionnel et libre, un couple intelligent : pas de jalousie et beaucoup de complicité. D’ailleurs, nos escapades sont de moins en moins fréquentes, nous en avons bien profité, et aujourd’hui, nous n’avons aucune frustration. Souvent, les homosexuels, par réaction au rejet qu’ils suscitent, refusent la normalité du couple rangé. Le nôtre prouve que l’on peut être libre à deux… Nous sommes un couple classique, loin du stéréotype du couple gay, avec nos disputes, nos difficultés, qui parle juste d’amour. »
Propos recueillis par Bernadette Costa-Prades
Novembre 2010
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