samedi 10 décembre 2016

Le secret du bonheur...Avoir des attentes réalistes pour ne pas être déçu


Tout le monde recherche le bonheur. Au cours des prochaines semaines, Pause ira à la rencontre d’auteurs, de scientifiques et de chercheurs qui se sont intéressés à ce qui nous rend heureux.
Véronique Lauzon La Presse


Pierre Côté a décidé d’étudier le bonheur et même d’y ajouter son grain de sel, en créant l’Indice relatif de bonheur (IRB). Ce conférencier et auteur du livre Le bonheur mis à nu souligne l’importance d’être heureux au travail et de s’accomplir.

Vous avez décidé d’abandonner votre emploi comme consultant en marketing et communication pour vous consacrer à la compréhension du bonheur. Pourquoi et qu’espériez-vous comprendre ?
Je n’ai jamais vraiment eu l’intention d’étudier le bonheur. L’idée est arrivée d’elle-même après que j’ai vu un épisode de l’émission de télé Il va y avoir du sport où la question posée était la suivante : Le Québec est-il une province pauvre ? Après 30 minutes de débat stérile où l’argumentation ne se basait que sur des données économiques et financières, je me suis dit qu’au lieu de toujours poser la question si une société était riche ou pauvre, ne devrait-on pas aussi se poser la question si elle est heureuse ou non ?

Vous avez alors créé l’Indice relatif de bonheur. De quoi s’agit-il et en quoi est-il utile ?
Le but de cet indice est de faire du bonheur une variable qui compte lorsque vient le temps de porter un jugement sur l’état d’une société, d’une collectivité ou de tout groupe donné. L’IRB est une approche « scientifique », car en recherche, nous partons d’un grand principe fondamental : tout ce que l’on peut mesurer, on peut aussi l’améliorer. L’IRB est l’autoévaluation que chacun fait de son état. Encore aujourd’hui, la seule façon valable de savoir si quelqu’un est heureux, c’est de le lui demander et de le faire en utilisant une échelle fiable et simple. C’est une approche statistique et mathématique qui n’a rien à voir avec les approches de psycho pop et ésotériques. Ces données nous ont permis de repérer 24 facteurs d’influence du bonheur et de les classer du premier en termes d’impact au dernier. L’IRB permet d’avoir une lecture précise du portrait d’une société et, forcément, d’agir pour améliorer les facteurs qui semblent à la traîne.

Un des principaux facteurs qui influencent notre bonheur est la réalisation de soi. Est-ce exact ?
Oui, la réalisation de soi ou l’accomplissement constitue le tout premier facteur d’influence du bonheur. Quelque part, il englobe une bonne partie des 24 autres. Est-ce que ma vie réelle est en phase avec ma vie rêvée ? Est-ce que, si j’avais à recommencer ma vie, je pourrais refaire la même et en être satisfait ou le contraire ? L’accomplissement s’inspire de ce que j’appelle « la théorie du casse-tête », avec deux morceaux. Le premier est la vie réelle et il doit s’insérer et s’emboîter dans le second, la vie rêvée. Si on ne peut pas y arriver, je vous dis d’oublier ça, vous ne serez jamais heureux. À cause de deux choses : les attentes et la réalité. Il est essentiel d’avoir des attentes atteignables et réalisables, sinon, on passe sa vie à les espérer et à être déçu. À l’opposé, il faut accorder à sa réalité l’importance qu’elle mérite, la valoriser et, dans la mesure du possible, s’en satisfaire.

Croyez-vous qu’il faille aimer son travail pour atteindre un niveau de bonheur satisfaisant ?
Dans une vie, un travailleur passera environ 75 000 heures sur son lieu de travail. Nettement préférable de s’y plaire. Si ces heures sont négatives, par exemple, qu’il n’aime pas son travail, l’environnement ou ses collèges, c’est toute sa vie et son bonheur en général qui écopent. Les chiffres sont ahurissants. Il y a 29 points d’écart de l’IRB entre les personnes qui se disent pleinement satisfaites de leur travail avec celui des personnes qui ne le sont pas. Par rapport au travail, je dirais que pour des parents, la pire erreur serait d’influencer, ou pire, de forcer leur enfant à se diriger vers une carrière ou un travail qu’il ne lui convient pas, pour lequel il n’a pas de passion.

Le bonheur mis à nu
Pierre Côté
Carte blanche
http://plus.lapresse.ca/screens/c16ca2cd-2c65-40b1-96e2-e73d0354ec87%7C_0.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire