dimanche 13 novembre 2016

«Ahhhhh... Les jeunes d'aujourd'hui!»... méritent-ils vraiment cette appellation méprisante?

http://www.journaldequebec.com/2016/11/02/ahhhhh-les-jeunes-daujourdhui-meritent-ils-cette-appellation-meprisante
Les enfants d'aujourd'hui ont de la difficulté à se lever et à se concentrer étant tout simplement épuisés...
Les jeunes que je côtoie au quotidien ont entre 5 et 12 ans. On dit souvent d’eux qu’ils sont différents, turbulents, que ce monstre, cette drogue qu’est la technologie les transforme au point d’en faire des zombies, des paresseux. On dit même qu’ils sont grossiers, impolis et qu’ils ne sont plus élevés. À chaque décennie, on affirme que les enfants étaient mieux 10 ans auparavant... Mais en fait, bien franchement, les jeunes d’aujourd’hui sont-ils si différents de leurs parents, de leurs grands-parents ou de leurs arrière-grands-parents?

Bien entendu, l’univers dans lequel nous vivons leur permet d’être plus éveillés, plus informés, plus à l’affût des nouveautés et en fait des champions en ce qui a trait à la technologie et les médias.

Ces enfants vivent avec des parents aimant qui choisissent de les inscrire dans tous les cours offerts à la ville. Ces parents, remplis de bonnes intentions, courent toutes les fins de semaine et quelques soirs de semaine afin de permettre à leur enfant de vivre de belles expériences et de développer de multiples compétences.

Il n’est pas rare de voir un enfant de 7 ans faire, à la session d’automne, de la natation, du hockey, du piano, du soccer et toutes les activités parascolaires offertes à l’école!

Malheureusement, ces enfants, sur stimulés, ont de la difficulté à se lever et à se concentrer étant tout simplement épuisés!

Ils ont un horaire chargé, sans oublier qu’ils commencent souvent leurs journées au service de garde de l’école avant même d’entrer travailler dans une classe mouvementée... Ils quittent l’école à des heures tardives, ayant des parents occupés, débordés et épuisés. Ils doivent ensuite se lancer dans des devoirs, parfois tard le soir, parce que leur enseignante n’a pas encore réalisé que la vie de leurs petits loups avait changé... On se demande ensuite pourquoi ces jeunes souffrent déjà d’anxiété même s’ils ne savent encore ni lire, ni écrire, ni compter.

Plusieurs éprouvent des troubles de langage, de communication, certains ont un vocabulaire pauvre et sont incapables de tenir une conversation logique et cohérente.

Or, ces mêmes enfants, dès l’âge de 18 mois, se retrouvent dans des groupes au CPE ou à la garderie et se font déjà dire de se taire même s’ils n’utilisent qu’une trentaine de mots. Ils entrent à l’école et la première chose qu’ils se font répéter, c’est qu’ils doivent être en silence dans les corridors, les rangs et que s’ils veulent parler, ils doivent attendre en levant la main oubliant souvent ce qui voulait sortir de leur petite bouche d’enfants. Même le midi, et après les heures de classe, on leur demande de faire le silence lors de la prise de présence et lors des déplacements dans l’école...

À la maison, ils vivent dans un monde où le téléphone intelligent est souvent plus important qu’eux, mettant de côté de belles discussions sur des anecdotes rigolotes vécues.

Lorsqu’ils partent en vacances en voiture, ils se font mettre des écouteurs sur la tête avec un film à l’écran afin de ne déranger personne en posant des questions sur le paysage qui pourtant, pourrait leur laisser tant de belles images.

Au restaurant, on les met devant un iPad et on commande pour eux afin de sauver quelques minutes de notre temps si précieux, oubliant ainsi de leur apprendre à baisser le ton en public et à faire une demande polie avec le sourire.

On se demande ensuite pourquoi tant d’enfants ont de la difficulté à communiquer...

Malgré tout cela, les jeunes d’aujourd’hui ont les mêmes rêves, les mêmes goûts que les générations qui les ont précédés. Ils veulent être aimés et ils veulent nous montrer qu’ils EXISTENT. Certains sont malhabiles. C’est vrai! Ils désorganisent un groupe entier, se levant même parfois debout sur une table pour qu’on les voie... C’est notre réalité! Toutefois, la pierre doit-elle être lancée sur ces enfants? NE SOMMES-NOUS PAS TOUS RESPONSABLES DE CE QU’ILS SONT? Ne serait-ce pas plus juste de dire : « Ahhhhh! Les adultes, les parents, les profs d’aujourd’hui... » QU’AVONS-NOUS fait des enfants?

Chers parents, pourquoi leur mettre cette pression en chargeant leurs journées d’activités sportives, culturelles ou sociales? Laissez-les explorer le monde par eux-mêmes et arrêtez de les cloîtrer dans des activités dirigées. Ils ont besoin de souffler et de jouer... Ils sont des enfants! Et vous savez quoi? Ils veulent le faire avec VOUS!

Chers collègues enseignants, il est de notre devoir de comprendre d’où viennent les petits êtres que nous côtoyons et de s’adapter à ce que la société a fait d’eux. Ils ne sont pas des monstres, ils ne sont pas des terreurs... ils sont des enfants vivants qui méritent d’avoir une histoire et vous en faites partie! Assurez-vous d’y jouer un beau rôle, même si, on le sait tous, les conditions d’enseignement ne sont pas à la hauteur de ce que les jeunes que nous côtoyons valent! Ce sujet, on s’en reparle...

JE CROIS SINCÈREMENT QUE C’EST UNE SOCIÉTÉ ENTIÈRE QUI DOIT REVOIR SES PRIORITÉS ET QUI DOIT OFFRIR AUX ENFANTS D’AUJOURD’HUI UNE ROUTINE DE VIE SAINE.

SVP, soyons tolérants envers eux, croyons en eux, car plusieurs perles se cachent sous les coquilles fermées par le temps qui les a oubliés.

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